Comment nous avons formé les communautés locales et les gestionnaires des aires protégées à la conservation collaborative

En juillet, MiRARI s’est associé à Natural Justice Madagascar pour former les résidents locaux autour de deux aires protégées dans le cadre de la Convention de Gestion Communautaire (CGC). Les deux aires protégées étaient le Massif de l’Itremo et Madiromirafy, qui sont gérées par nos partenaires Kew Madagascar Conservation Centre et IMPACT Madagascar, respectivement.

La Convention de Gestion Communautaire (CGC) est un outil de gestion spécialement conçu pour la participation des communautés locales à la gestion de l’aire protégée. C’est un accord négocié et élaboré conjointement entre le gestionnaire de l’AP et les communautés locales. La CGC énonce les droits et les responsabilités et leurs modalités pour les communautés locales et les gestionnaires de l’AP en ce qui concerne l’utilisation coutumière des ressources naturelles, les mesures de sauvegarde sociale, les activités de conservation et la gouvernance de l’AP en général.

La formation faisait partie de notre projet MiRARI, qui vise à promouvoir la cogestion des aires protégées par les communautés locales et les gestionnaires des aires protégées. Cela se traduit par la mise en œuvre de la CGC, qui est requise par la loi malgache, mais qui n’a pas encore été mise en œuvre par la grande majorité des AP. La formation a fait suite à un travail de terrain préliminaire en octobre 2022 pour évaluer les besoins et les attentes des parties prenantes en matière de gouvernance et de gestion des AP.

Ces formations de quatre jours ont renforcé les capacités des représentants des communautés locales, mais aussi des responsables locaux, des gestionnaires des AP, du ministère régional de l’environnement et des autorités traditionnelles sur la CGC, notamment sur les sujets suivants :

  • Les avantages et les défis des aires protégées pour les personnes et la nature Les droits et les obligations des différentes parties prenantes dans les aires protégées
  • Les compétences et les stratégies pour une négociation efficace
  • La CGC comme outil de conservation collaborative
  • Les mesures de sauvegarde sociale pour protéger les intérêts et le bien-être des communautés locales

Nous avons expliqué aux participants ce qu’est une aire protégée et comment elle peut être gérée de manière équitable et équilibrée. Nous avons présenté la CGC comme un outil pour établir une relation entre les cogestionnaires, pour définir leurs rôles et leurs responsabilités, et pour résoudre les éventuels problèmes qui peuvent découler de leur collaboration. Nous avons également présenté les étapes à suivre pour la mise en œuvre d’un tel accord.

De plus, la formation a été l’occasion pour les communautés locales et les gestionnaires des aires protégées de renforcer leurs connaissances sur leurs droits, obligations et responsabilités respectifs. Cette session était très importante car elle a permis à chaque partie de discuter ouvertement de la manière dont elles devraient travailler ensemble en tant que cogestionnaires et de parvenir à une conservation plus inclusive.

La formation a été un mélange de sessions interactives où les participants ont fait des jeux de rôle et des travaux de groupe comme une simulation de négociation d’une CGC.

À la fin de la formation, nous avons demandé aux participants de réfléchir à ce qu’ils feraient à leur retour dans leurs villages et leurs organisations et à la manière dont ils s’engageraient dans les prochaines étapes concernant l’élaboration d’une CGC. Plusieurs participants se sont sentis confiants pour informer leurs communautés sur la CGC en utilisant l’affiche que nous avons produite, et/ou pour mener des négociations internes au sein des communautés locales, et/ou pour mener des négociations avec les gestionnaires des AP dans le processus d’élaboration de la CGC.

MiRARI continuera à soutenir les communautés, les gestionnaires des AP et les autres parties prenantes autour de ces deux AP dans le processus de négociation de la CGC, et nous espérons pouvoir élargir ce travail à d’autres AP à l’avenir, ainsi que développer une boîte à outils de ressources pour aider à assurer la mise en œuvre réussie des CGC dans toutes les AP à Madagascar.

Le projet MiRARI remercie le soutien du Département de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales du gouvernement britannique à travers une subvention de Darwin Initiative Capability and Capacity grant  à ESSA et à l’Université de Bangor.

Date de publication: 26 Septembre 2023