L'équipe de MiRARI a récemment rendu visite à trois communautés locales dans trois aires protégées.

Du 01er au 23 Octobre, l'équipe du projet MiRARI s'est rendue dans trois aires protégées pour a) étudier la perception qu'ont les communautés locales de la cogestion de la forêt pour alimenter l’élaboration de la future convention de gestion communautaire et pour b) connaître les perceptions de la communauté sur les projets de sauvegarde et/ou de développement par rapport à leur mise en œuvre, leurs impacts et les problématiques y affilés.

Les AP visitées sont:

            i) l'aire protégée du massif d'Itremo dans les hautes terres centrales de Madagascar principalement dominée par des biomes herbeux, gérée conjointement par la communauté locale et le Kew Madagascar Conservation Center
            ii) Madiromirafy, un site en transfert de gestion géré par le Vondoron'Olona Ifotony Aina et Impact Madagascar dans la région ouest de Madagascar avec un écosystème principalement composé de forêts sèches, de prairies et de zones humides,
            iii) le Parc National de Marolambo, formé par une forêt dense humide,  géré par Madagascar National Parks dans les hautes terres du sud du pays.

Nos résultats ont montré que les communautés locales connaissent l’historique de création, de l’existence, et de la délimitation des aires protégées dans leur zone. Toutes approuvent leur existence en étant conscient des bénéfices écologiques que ces aires protégées apportent et de la pérennité des ressources dues à leur protection.

Néanmoins, les communautés se sentent rejetées dans la gestion de ces zones en affirmant “La communauté n’est pas responsable de la gestion, quelques personnes ont déjà été sélectionnées par le gestionnaire pour cela”. Elles ne percoivent pas avoir été réellement intégrées dans le processus de création des aires protégées. A part cela, les communautés ont une compréhension limitée de leurs droits et de leurs obligations/responsabilités, et de ceux des gestionnaires par rapport à l’existence de ces aires protégées. Elles pensent néanmoins avoir un rôle important dans leur gestion pour mieux assurer la surveillance et la restauration.

Les raisons de mise en œuvre des interventions menées en guise de mesure de sauvegarde et/ou de projet de développement au sein des AP ne sont pas complètement comprises par toute la communauté. Certaines pensent que ce ne sont que des aides du gestionnaire sans faire le lien avec les effets des règles de conservation en place et/ou des impacts de l'AP sur leur vie socio-économique.

En effet, les communautés estiment que pour réduire les pertes dues aux restrictions, les mesures ne sont pas suffisantes et satisfaisantes. Elles n’ont touché qu’une minorité de personnes et les impacts ne sont visibles ni sur les bénéficiaires ni sur la communauté locale. Les  causes déterminées sont liées aux mesures de sauvegarde inappropriées, quelquefois non correspondantes au souhait des communautés ainsi que certaines conditions pour bénéficier des appuis (seuls les membres de VOI/ se regrouper en association/ s’inscrire…). L’absence de données de base initiales ainsi que la difficulté de suivi sur les bénéficiaires limitent l’évaluation des impacts générés par ces appuis.

 

Cette visite a ainsi permis de souligner l’importance d’établir une convention entre les gestionnaires et les communautés locales qui déterminent tant le droit, obligation et responsabilité de chacun qui requiert de travailler suffisamment sur le renforcement de capacité des communautés locales dont leur niveau d'alphabétisation. Cela est important pour que les communautés se sentent en confiance et en sécurité quant aux termes de l'accord. Les visites ont soulevé la nécessité d'adopter une stratégie plus réfléchie dans la planification, la mise en œuvre et le suivi des mesures de sauvegarde.

Date de publication: 5 Décembre 2022