Madagascar organise une pré-COP pour se préparer à Glasgow

Par Mirindra Rakotoarisoa

Le 14 octobre 2021, plusieurs parties prenantes se sont réunies dans la salle de conférence du Ministère des Affaires Etrangères (avec un public supplémentaire en ligne) pour discuter des stratégies de Madagascar face à la crise climatique.

Le discours d’ouverture a été prononce par le Ministre des Affaires Etrangères, Patrick Rajoelina, qui a souligné que Madagascar est une victime du changement climatique et qu'elle a peu contribué à causer ce problème. L'Ambassadeur du Royaume-Uni, David Ashley, a reconnu le rôle et les responsabilités de l'Occident, et la contribution minime de Madagascar au changement climatique, et le fait que le pays en subit les effets, notamment une famine liée au climat dans le Grand Sud. Il a également exposé les quatre priorités du gouvernement britannique pour la COP, dont l'une est "les arbres" : le rôle important que jouent les forêts dans la séquestration du carbone et l'atténuation du changement climatique.

La Représentante de la Banque mondiale à Madagascar, Marie-Chantal Uwanyiligira, a parlé des derniers chiffres et des impacts du changement climatique auxquels Madagascar est confronté et sera confronté à l'avenir. Elle a également parlé des crédits carbones et d'autres possibilités de partenariat sur l'atténuation et l'adaptation.

La Ministre de l'Environnement et du Développement Durable, Dr Baomiavotse Vahinala Raharinirina, a ensuite parlé des impacts du changement climatique sur Madagascar et des objectifs pour la COP26. Elle a présenté les contributions et les engagements proposés par Madagascar, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport au business as usual et l'augmentation de la séquestration par les forêts en préservant la biodiversité et en inversant la tendance des zones boisées et déboisées.

Après ces interventions officielles, notre film "Voix de la forêt : Placer les populations locales au cœur des décisions sur la contribution des forêts tropicales à la lutte contre le changement climatique" a été diffusé. Ce film met en lumière certains des défis sociaux liés à la mise en œuvre d'une conservation et d'une restauration efficaces et équitables des forêts pour lutter contre le changement climatique.

Mirindra Rakotoarisoa, membre de l'équipe Forest4Climate&People, a ensuite fait une intervention soulignant l'importance de la conservation pour lutter contre le changement climatique, en mettant en évidence les défis sociaux de la mise en œuvre d'une conservation efficace et équitable des forêts. Malgré les avantages mondiaux, nationaux et régionaux, la conservation des forêts a un coût et ces coûts sont supportés par certaines des personnes les plus pauvres. Il est nécessaire d'aller au-delà du récit "gagnant-gagnant" et de garantir des investissements suffisant dans les moyens de subsistance locaux. Une conservation équitable a plus de chances d'être efficace à long terme.

L'événement a ensuite été suivi d'une présentation et d'une discussion avec d'étonnants panélistes. Zo Andrianina Patrick Rakotomavo, de Meteo Madagascar, a parlé des projections climatiqueset  de la façon dont le changement climatique affectera Madagascar et a souligné pourquoi il est temps d'agir.

Ensuite, Amélie Yan-Gouiffes du PNUD a parlé des COP de la CCNUCC et de leur pertinence pour Madagascar aujourd'hui et dans le futur, ainsi que du rôle important de Madagascar à la COP26.

La troisième intervenante est Ando Rajaonarivelo, du Ministère de l'Energie et des Hydrocarbures. Elle présente les perspectives d'abandon des combustibles fossiles, du charbon et la mise en œuvre de la transition énergétique pour Madagascar.

Ensuite, Romy Andrianarisoa, Groupements des Entreprises de Madagascar, a parlé de la contribution du secteur privé dans la lutte contre le changement climatique et a montré comment ce secteur est un leader dans la lutte contre le changement climatique.

La discussion a ensuite été suivie par le partage de Nanie Ratsifandriamanana, WWF Madagascar, sur les solutions fondées sur la nature. Non seulement les SfN sont un moyen rentable d'atténuer le changement climatique, mais elles apportent également un soutien aux moyens de subsistance et à l'économie locale. Elle a également souligné le rôle important de la nature dans les discussions de la COP26.

Enfin, Vatosoa Rakotondrazafy, de l'INDRI, a parlé de l'initiative Alamino et a démontré comment une reforestation réussie fera de Madagascar un grand leader climatique.

La pré-COP a été une préparation utile pour la délégation Malagasy qui se rendra à la #COP26 à Glasgow.

Date de publication: 21 Octobre 2021