Atelier national de partage sur les bonnes pratiques de sauvegarde sociale pour les Aires Protégées de Madagascar

Par Sarobidy Rakotonarivo, Sanda Rakotomalala, Mirindra Rakotoarisoa, Veloson Manankery, Manoa Rajaonarivelo et Neal Hockley

L’équipe de la Mention Foresterie et Environnement de l’École Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA-Forêts) en partenariat avec l'Université de Bangor, a étroitement travaillé avec le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable depuis son initiative de réformer les outils de gestion des Aires Protégées à Madagascar en 2020.

Lancé le 17 juin 2022, MiRARI (Mitantana ara-drariny) est un projet de l’ESSA-Forêts qui vise à poursuivre l’appui du Ministère dans le processus de réforme du Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) et à renforcer les capacités des décideurs, gestionnaires et des communautés locales pour une conservation plus résiliente et équitable. Dans cet objectif, MiRARI a établi et piloté des réunions d’un comité restreint national composé par l’équipe de l’ESSA-Forets, l’équipe de la Direction des Aires Protégées, des Ressources Naturelles et de l’Environnement, Madagascar National Parks, USAID, l’Office National pour l’Environnement, et Natural Justice.

Le projet MIRARI en collaboration avec Natural Justice a mené un atelier national de partage sur les bonnes pratiques de sauvegarde sociale dans les Aires Protégées de Madagascar Le 16 juin 2023 à Ambatobe, Antananarivo. Cet atelier fut l’opportunité de présenter les résultats de recherche de menés par l’équipe de MiRARI et les recommandations clés issues du comité sur la réforme du CGES des Aires Protégées à Madagascar. L’atelier a aussi permis de recueillir la position et les réflexions des décideurs et gestionnaires sur les bonnes pratiques et sur les recommandations afin d’alimenter la réforme du CGES.

Quatre thématiques clés du CGES ont été abordées, à savoir i) l’évaluation des impacts sociaux des aires protégées et des projets de développement et de sauvegarde dans et autour des aires protégées, ii) l’identification des bénéficiaires des projets de développement et de sauvegarde, iii) la Convention de Gestion Communautaire, iv) le mécanisme de gestion des plaintes.

 

Nos résultats de recherche suggèrent entre autres l’absence d'évaluation fiable des pertes de revenues dues à la création de l’aire protégée ainsi que des impacts sociaux des projets de sauvegarde et de développement autour des aires protégées. Cette absence d'évaluation fiable des impacts sociaux des projets considérablement limitent les connaissances nécessaires pour orienter la conception des politiques et projets futurs.

De plus en plus, les professionnels de la conservation et du développement, y compris les bailleurs et les gouvernements recherchent davantage de preuves tangibles sur les impacts sociaux des projets de conservation, restauration, sauvegarde et développement autour des aires protégées. Une de nos recommandations clés consiste à la conduite d’évaluations d'impact plus rigoureuses et la proposition de lignes directrices y afférentes.

Suite à la présentation de l’ébauche de la synthèse des données sur les projets de développement mis en œuvre autour des aires protégées que nous avions effectuée, un participant a remarqué : la plupart des mesures de sauvegarde ne concernent que l’aviculture et de l’apiculture alors que les communautés locales ont besoin de bois, de terre pour la riziculture ” et a demandé : “ Quelles mesures devrons-nous prendre ?

Nous avions également proposé quelques approches d'identification des bénéficiaires des projets de sauvegardes sociales et de développement selon les indicateurs d'effets et d'impacts escomptes, les stratégies des bénéficiaires et la faisabilité. 

La mise en place de la convention de gestion communautaire, un outil clé de gestion des aires protégées qui définit entre autres les droits et obligations des gestionnaires et des communautés locales figure aussi parmi nos recommandations clés. L’établissement d’un mécanisme de gestion de plainte efficace et adapté au contexte est aussi un point de réforme clé abordé dans l’atelier. Un tel mécanisme pourrait faciliter la résolution et le traitement des plaintes, conflits et préoccupations à un stade le plus précoce possible.

Tout au long de l’atelier, nous nous sommes servis de l’outil AhaSlides pour interagir avec les participants et recueillir leurs perspectives et propositions sur les différentes thématiques soulevées.  Dans l’ensemble, les échanges ont été riches et les participants ont activement participé et exprimé un vif intérêt pour la suite de la réforme du CGES, et son application pratique.

Nous appliquerons certaines des leçons que nous avons tirées de cet atelier aux prochaines formations que nous organiserons pour les communautés locales et les gestionnaires d’aire protégées sur la façon de négocier leur convention de gestion communautaire. Celles-ci seront menées en partenariat avec Impact Madagascar, Kew Botanical Gardens, Madagascar National Parks et Natural Justice.

Institutions

Noms

Nombre de participants

Organisme ministériel

Direction des Aires Protégée, des Ressources Naturelles renouvellables et des Ecosystèmes, Ministère de l'Aménagement du Territoire et des Services Fonciers, Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage, Office National pour l'Environnement

7

Organismes nationaux

FANAMBY, Groupe d'étude et de recherche sur les primates, IMPACT Madagascar, INDRI, Madagascar Institut pour la Conservation des Environnements Tropicaux, Madagascar National Parks, SAF/FJKM

9

Organismes internationaux

CARE, Conservation International, DURRELL, Natural Jutstice, RBG-Kew, The Perigrine Fund, UK Embassy , USAID, Wildlife Conservation Society, World Wildlife Fund, Délégation de l'Union Européenne

17

Bailleurs

PAGE2/GIZ, FID, Money for Madagascar, Fondation Tany Meva

6

Instituts de Recherche

ESSA Forêts, University of Rhode Island, VU University

3

 

Date de publication: 20 Juillet 2023